ethereum L’Ethereum (ETH)

Lancé en décembre 2013 par le programmeur Vitalik Buterin, l’Ethereum (ETH) jouit, en décembre 2017, de la deuxième plus importante capitalisation pour une cryptomonnaie après celle du Bitcoin.

Comme le Bitcoin, l’Ethereum (ou son unité de compte l’« Ether ») dispose de sa propre Blockchain et peut être utilisé comme moyen de paiement (Blockchain 1.0).

Toutefois, et alors que la Blockchain du Bitcoin se limite à cette faculté, celle de l’Ethereum permet d’exécuter du code provenant d’applications décentralisées (« Dapps ») et de créer notamment des « Smart Contracts » (Blockchain 2.0) visant à éviter toute fraude, contrôle ou intervention d’un tiers[1].

Les Smarts Contracts sont des programmes autonomes qui, une fois démarrés, exécutent automatiquement des conditions définies au préalable et inscrites dans la Blockchain. Ils fonctionnement comme toute instruction conditionnelle de type « if – then » (si telle condition est vérifiée, alors telle conséquence s’exécute). Par exemple, une assurance-voyage par laquelle les passagers sont automatiquement indemnisés lorsque leur vol est en retard, sans avoir besoin de remplir un quelconque formulaire[2].

Stephan Tual, ancien porte-parole de la plateforme et fondateur de la startup Slock.it, définissait ainsi le rôle d’Ethereum dans une interview au Temps en 2014 : « Ethereum vise à bâtir un Web où les intermédiaires entre les clients et les services qu’ils recherchent n’existent plus. Si je veux, par exemple, conclure un contrat numérique avec vous, pourquoi est-ce que j’aurais besoin d’un avocat pour cela? Mettons-nous d’accord sur les modalités de ce contrat. Dans l’infrastructure d’Ethereum, celui-ci n’est pas modifiable ou falsifiable puisque sa sécurité est garantie par un protocole cryptographique. On s’économise des frais d’avocat tout en gagnant en sécurité. Cette idée peut s’appliquer à d’autres services comme les réseaux sociaux, les sites de financement participatif, eBay, Airbnb… Nous résolvons plusieurs problèmes actuels du Web.»[3]

 

Afin d’exécuter un contrat intelligent, il suffit de rémunérer les « miners » pour leur travail. Cette rémunération se fait au moyen de « gaz » (« essence ») qui consiste en une minuscule portion d’Ether (en juin 2016, le prix moyen du gaz était de 0,0000000225 Ether).

A noter que les miners du Bitcoin sont rémunérés par l’algorithme de la Blockchain en fonction des puzzles cryptés qu’ils déchiffrent et valident (« Proof of Work » ou « Preuve de travail ») alors que l’algorithme de la Blockchain de l’Ethereum utilise l’algorithme de consensus « Proof of Stake » (ou « Preuve d’enjeu ») qui remplace le processus de minage (très énergivore) par un processus consommant moins d’électricité et qui demande à l’utilisateur de prouver qu’il détient une certaine quantité de cryptomonnaie pour pouvoir valider des blocs supplémentaires au sein de la Blockchain et d’être récompensé.

Les applications de l’Ethereum n’ont pas manqué d’intéresser les grands groupes informatiques puisque Microsoft utilise sa Blockchain dans le cadre de sa plateforme « Azure ». Microsoft justifie ce choix stratégique en déclarant que : « tandis que Bitcoin a de nombreuses utilisations intéressantes en tant que cryptomonnaie, Ethereum apporte la flexibilité que beaucoup de nos clients recherchent. Ethereum possède une communauté vibrante de développeurs, enthousiastes et ouverts à des applications business.»[4]

L’Ethereum n’a pas été construit pour concurrencer frontalement Bitcoin (Vitalik Buterin ayant lui-même été passionné par le Bitcoin). Il s’agit plutôt de deux utilisations différentes et complémentaires de la Blockchain, même s’il ne faut pas nier l’existence d’une certaine forme de concurrence et d’idéologie entre les deux communautés qui les entourent[5].

A noter que le consensus utilisé par la chaîne Ethereum à ce jour est le même que pour le bitcoin à savoir le « proof of work », très énergivore car nécessitant des ordinateurs toujours plus puissants donc plus coûteux et utilisant toujours plus d’électricité. La chaîne Ethereum est sur le point de changer de consensus pour le « proof of stake » qui accorde au mineur le droit de miner en fonction du nombre de coins qu’il possède. Nul doute que le jour où la chaîne Ethereum réussira ce « switch » les prix risquent de s’envoler car les mineurs pour accroître leurs chances voudront accumuler des ETH….

[1] A noter que la Blockchain du réseau “Cardano” et sa monnaie le “ADA” vise à concurrencer l’Ethereum en matière de Smart Contracts. Ce projet est notamment développé par Charles Hoskinson, l’un des fondateurs de l’Ethereum.

[2] (https://blockchainfrance.net/2016/01/28/applications-smart-contracts/).

[3] https://blockchainfrance.net/2016/03/04/comprendre-ethereum/.

[4]-19 https://blockchainfrance.net/2016/03/04/comprendre-ethereum/.