maidsafe Le MaidSafeCoin (MAID)

Le réseau MAIDSAFE (MAID) (« Massive Array of Internet Disks – Secure Access For Everyone »), fondé en 2006 par l’ingénieur Britannique David Irvine et sa monnaie décentralisée, le « MAIDSAFECOIN » ou « SAFECOIN » représentent l’un des projets les plus ambitieux et disruptif de ces prochaines années.

Alors que le projet à l’origine du Bitcoin visait à permettre aux individus d’utiliser une monnaie décentralisée, de pair-à-pair, sans intervention de tiers, celui à l’origine du projet MAIDSAFE pourrait être encore plus révolutionnaire puisque sa philosophie (comparable à celle à l’origine du Bitcoin) concerne non pas la monnaie mais les données.

David Irvine considère en effet comme une absurdité dangereuse, le fait que les données de chaque utilisateur soient récoltées sur des serveurs par des grands groupes pouvant les utiliser, entre autres, pour des raisons publicitaires. Etant donné que ces données sont toutes stockées au sein de systèmes centraux (serveurs), il est également loisible pour des pirates de les hacker en grand nombre. Le réseau MAIDSAFE est donc centré autour de la « vie privée, la sécurité et la liberté » des données.

Le réseau MAIDSAFE est donc le premier système proposant la décentralisation totale des données. Il s’agit d’un réseau de stockage de données qui utilise les espaces vides des disques durs de tous ses usagers pour distribuer l’information. Les fichiers enregistrés sur le réseau sont cryptés et divisés en des milliers de fragments avant d’être distribués sur tout le réseau. Seul le propriétaire des données est en mesure de reconstituer et de consulter ses données chiffrées grâce à sa clé privée (à moins que celui-ci décide de rendre certaines de ces données publiques à certains utilisateurs).

Le réseau MAIDSAFE permet également de développer un grand nombre d’applications décentralisées tels qu’une messagerie cryptée, le stockage « Cloud », ou encore d’accéder à n’importe quel site internet sans que les données de l’utilisateur soient collectées. En un mot, le réseau MAIDSAFE pourrait permettre d’utiliser toutes les fonctionnalités actuelles d’internet de façon décentralisée, ultra-sécurisée et depuis n’importe où dans le monde sans collecte de données.

Il n’existe pas de système de « minage » tel que prévu par le Bitcoin ni même de Blockchain puisqu’il ne s’agit pas d’un registre public dont les nouvelles insertions devraient être validées avant d’être ajoutées sur la chaîne[1]. Les utilisateurs se trouvent rémunérés en fonction de l’espace disponible du disque dur que ceux-ci mettent à disposition du réseau ou en fonction des applications qu’ils développent en étant récompensés par l’obtention de la monnaie SAFECOIN, ce qui favorise donc le développement du réseau. Par conséquent, plus le réseau grandit, plus sa capacité de stockage et de gérer des données augmente. L’espace disponible sur l’ordinateur de chaque utilisateur remplace donc les serveurs centraux. L’information ainsi décentralisée est cryptée devenant ainsi inaccessible à d’éventuels hackers.

La technologie offerte par ce réseau pourrait donc à première vue être comparée à celle offerte par les systèmes tels que « Google Drive » ou « Dropbox ». Ces services permettent de sauvegarder, stocker et de partager des données dans le « Cloud » (« nuage »), auquel il est possible d’accéder partout dans le monde. Cependant, alors que les données stockés par les services « Google Drive » ou « DropBox » sont toutes centralisées au sein de serveurs géants, celles stockées sur le réseau MAIDSAFE sont complètement décentralisées.

Le réseau Maidsafe pourrait également être comparé au protocole « BitTorrent » (protocole utilisée notamment par le service « PopcornTime »). « BitTorrent » est un protocole de transfert des données de pair-à-pair qui transforme chaque utilisateur téléchargent un fichier (par ex : un film) en un serveur, ce qui permet d’éviter la saturation d’un réseau unique et donc de favoriser la vitesse des téléchargements. En cas de serveur unique, plus l’information est demandée, moins celle-ci devient accessible. La technologie « BitTorrent » propose l’inverse puisque plus l’information est téléchargée, plus le nombre de serveurs augmente simultanément. Cependant et au contraire de « BitTorrent », les utilisateurs du réseau MAIDSAFE ne deviennent pas ensuite « serveurs » des données qu’ils ont téléchargés ce qui rendrait donc leurs données consultables aux autres utilisateurs. En outre, « BitTorrent » ne garantit par l’anonymat au contraire du réseau MAIDSAFE.

Le potentiel du réseau MAIDSAFE, s’il aboutit[2], est donc gigantesque et repose sur un changement de paradigme total d’internet. Il est fort à parier que des sociétés comme Facebook et Google (dont le Businessmodel se fonde sur la collecte de données de ses utilisateurs) ou que certains gouvernements soucieux de « filtrer » les informations parvenant à ses citoyens voient d’un très mauvais œil l’avènement de cette innovation.

[1] L’algorithme utilisé s’intitule « proof of Resource » (preuve de ressource) et est lié à l’espace vide disponible des disques durs.

[2] Ce projet développé depuis 10 ans est en phase de test (alpha 1, alpha 2, alpha 3…), une première version effective (Bêta) ne devant voir le jour que d’ici quelques mois (années ?).